PARFUMS (INDUSTRIE DES)

PARFUMS (INDUSTRIE DES)
PARFUMS (INDUSTRIE DES)

Que recèlent les termes origan, chypre, fougère? Au même titre que les sons, les odeurs s’accordent; ainsi, l’«accord origan» est une senteur nouvelle qui résulte du mélange harmonieux des odeurs d’œillet et de violette, désormais impossibles à distinguer. Dans le cas d’une fougère ou d’un chypre, les composants mousse de chêne, salicylate d’amyle, géranium, rehaussés par une trace de salicylate de méthyle, engendrent une harmonie plus complexe.

À l’origine, l’industrie des parfums était exclusivement fondée sur l’utilisation des produits naturels, végétaux et animaux (eau de Hongrie, eau de Cologne, etc.). Vers la fin du XIXe siècle, avec le grand développement de la chimie organique, naquit une industrie de la parfumerie de synthèse. Même si elles ont beaucoup évolué depuis, les deux branches de la parfumerie, naturelle et synthétique, se sont développées harmonieusement jusqu’à nos jours.

1. Histoire des parfums

Les étapes de la création de l’industrie des parfums ont été parcourues lentement. Les premiers à les manipuler furent les thérapeutes, qui utilisèrent les ressources immédiates des produits naturels; puis, profitant de l’expérience ainsi recueillie, l’industrie des aromates, déjà profane, se développa et ouvrit la voie aux techniques des parfumeurs.

Dans les civilisations anciennes, les parfums sont avant tout des aromates, premiers objets d’échange parce qu’ils sont rares et précieux et qu’ils se présentent sous un petit volume. Ils ont aussi une autre fonction, qui est de répondre aux exigences d’un culte. En Chine, tout comme aux Indes, les premiers témoignages de l’usage des parfums se situent aux environs du premier millénaire avant notre ère; plus tard, la liturgie bouddhique prescrit de laver les statues des dieux avec des eaux parfumées. On trouve des rites semblables dans les coutumes religieuses de l’Égypte ancienne, mais les parfums y sortent insensiblement du rituel pour devenir un élément de l’art de guérir. Si la civilisation du Nil a transmis sur la pierre de ses monuments toute une iconographie de procédés utilisés pour la préparation des huiles, des baumes et des liqueurs fermentées, il faut attendre la période située entre les VIIe et IVe siècles avant notre ère pour trouver l’existence d’une technique de l’expression des fleurs (voir au musée du Louvre le bas-relief sur la cueillette et le pressurage des lis).

Au début de notre ère, Pline l’Ancien publie son Histoire naturelle en trente-sept volumes. Il emprunte à Théophraste sa terminologie des parfums, clarifie et précise l’œuvre de son prédécesseur, et indique des procédés d’élaboration des parfums au moyen de l’extraction par les corps gras. Il est bien évident que les Romains, par leurs conquêtes, ont rapidement appris à connaître ces produits. Au faîte de l’Empire, sous les premiers Césars, les connaissances à ce sujet sont nombreuses, et relèvent pour la plupart de la science médicale. Peu à peu, le luxe des parfums se répand: les Romains, dit Pline, en considèrent l’usage comme l’un des plus honnêtes plaisirs de l’homme.

Un véritable traité serait nécessaire pour décrire l’histoire de la parfumerie. Aussi ferons-nous un saut dans le temps pour atteindre le XIVe et le XVe siècle, avec la découverte de l’alcool éthylique (Rhases et Basile Valentin) qui marque timidement le début de la parfumerie alcoolique. Et c’est vers 1360 que la célèbre eau de Hongrie, à base de romarin, véritable ancêtre de l’eau de Cologne, fait son apparition.

Après la guerre de Sept Ans, sous Louis XV, les soldats de retour d’Allemagne rapportent de Cologne la célèbre eau, créée en 1690 par Jean-Paul Feminis de Milan qui en transmet la formule à son neveu Jean-Antoine Farina installé à Cologne.

Bien que la composition initiale de l’eau de Cologne semble extrêmement sommaire, elle indique véritablement le début de la parfumerie alcoolique. À cette époque, il existe déjà à Paris au moins trois maisons de parfumerie dont les noms sont encore bien connus: Piver, Lubin (1774) et Houbigant (1775). En 1806, Jean-Marie Farina, illustre descendant de Jean-Antoine, s’installe à Paris pour y fonder sa parfumerie, cédée ensuite à la maison Roger et Gallet.

Mais il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître des parfums présentant sensiblement la structure actuelle. D’abord la Fougère royale d’Houbigant en 1882 qui, en réalité, n’est pas un parfum véritable mais plutôt une eau de toilette. Puis, en 1896, le Trèfle incarnat, de Piver, à base de salicylate d’amyle, premier exemple de produit de synthèse utilisé dans un extrait. Enfin, c’est avec l’apparition de Jicky, créé par Jacques Guerlain en 1898, que naît la première composition structurée, à laquelle s’apparentent de très nombreux parfums actuels à note orientale: Shalimar (Guerlain, 1925), Tabou (Dana, 1931), Shocking (Schiaparelli, 1935), Youth Dew (Lauder, 1952) et le célèbre Opium (Y. Saint Laurent, 1977). L’apparition de l’origan (1906) et du chypre (1912) de François Coty sont à l’origine de bien des créations modernes. En 1921, le Chanel 5 constitue une révolution dans la parfumerie par sa nouveauté et sa puissance. C’est alors l’ère des parfums aldéhydiques dont la vogue se répand dans le public féminin de l’époque. Le caractère de ce parfum est dû à l’emploi, pour la première fois et en quantité importante, du méthyl nonylacétaldéhyde, synthétisé à l’École polytechnique par le professeur Georges Darzens (créateur également du salicylate d’amyle). Depuis, la mode des parfums aldéhydiques ne s’est pas démentie; associés à des notes florales (Arpège, 1927; Madame Rochas, 1960; Climat, 1968) ou boisées et poudrées (Bois des Îles, 1928; Calèche, 1961; Calandre, 1968; Chamade, 1970). Kouros d’Yves Saint Laurent (sept. 1981) et Choc de Pierre Cardin (mars 1981) appartiennent tous deux à cette catégorie.

2. Structure actuelle de l’industrie

Pour obtenir des produits naturels, la parfumerie utilise les matières renouvelables, dues à la synthèse chlorophyllienne, que lui fournissent l’agriculture et les forêts de pins (cf. figure). Les matériaux fossiles, pétrole et charbon, sont aussi la source de nombreux composés organiques industriels intermédiaires dans la synthèse fine des composés destinés à la parfumerie, ainsi que dans celle de certaines vitamines qui s’y rattachent. L’expression d’industrie des parfums désigne donc, d’une part, en ce qui concerne les produits naturels, l’activité de transformation des matériaux végétaux (huiles essentielles et produits d’extraction) et, d’autre part, en ce qui concerne les produits de synthèse, l’activité de transformation des composés industriels intermédiaires. D’une façon plus précise, il s’agit de l’industrie des parfums considérés en tant que matières premières, à laquelle s’ajoute généralement celle des arômes alimentaires, complément de plus en plus indispensable à l’équilibre financier des sociétés concernées. Ces matières premières sont utilisées par ce que l’on nomme la parfumerie confectionnée. Autrefois, des sociétés comme Piver, Guerlain, Houbigant s’y consacraient exclusivement; mais après la Première Guerre mondiale, vers 1920, les grands couturiers se mirent à créer des parfums couture, ainsi Poiret, Paquin, Worth, Chanel, Molyneux... et plus tard Pierre Balmain, Christian Dior, Nina Ricci, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy...

L’industrie des produits naturels

Les matières premières nécessaires à l’obtention des produits naturels sont végétales ou animales. En fait, ces dernières ont pratiquement disparu du marché; il s’agit du musc, de la civette, de l’ambre, du castoréum. Leurs odeurs caractéristiques ont été reproduites par la synthèse chimique, à l’exception peut-être de celle du castoréum, dont l’odeur est extrêmement complexe.

Les produits végétaux sont soumis à des traitements très variés. Certains sont extrêmement anciens, tels que l’infusion à chaud dans les corps gras ou le traitement des fleurs sur des châssis de verre recouverts également de corps gras (enfleurage à chaud ou à froid). Ces procédés ont été pratiquement abandonnés. Seule demeure la production des huiles essentielles et des produits d’extraction par les solvants volatils.

Huiles essentielles

Jusqu’au Moyen Âge, l’art de la distillation est utilisé pour la préparation des eaux distillées. Quand une huile essentielle apparaît à la surface de l’eau, elle est considérée comme un sous-produit indésirable. La première description authentique d’une huile essentielle est attribuée au médecin catalan Arnold de Villanova (1235-1311), qui fit cependant l’apologie des qualités médicales des eaux distillées, encore utilisées dans toutes les pharmacopées du Moyen Âge... et même au-delà.

Au début de la Renaissance, le grand médecin suisse Paracelse (1493-1541) émet sa théorie de la quinta essentia (quintessence). Pour Paracelse, cette quintessence est la partie réellement efficace de chaque drogue et doit être le but de la pharmacie.

Mais il est pratiquement certain qu’à cette époque les artisans provençaux établis à Montpellier et à Grasse savent obtenir des huiles essentielles. De nombreux documents écrits l’attestent, en particulier les ouvrages du médecin strasbourgeois Brunschwig, publiés en 1500 et 1507, et dans lesquels on trouve la mention des essences distillées de bois de genièvre, d’aspic, de romarin, toutes d’origine provençale.

Actuellement, les huiles essentielles commerciales sont de deux types: celles qui résultent de l’entraînement à la vapeur d’eau et celles qui résultent de l’expression du péricarpe de certains fruits.

Huiles essentielles obtenues par entraînement à la vapeur d’eau . Les matériaux végétaux – fleurs, feuilles, graines, fruits, tiges, racines, parties aériennes ou plantes entières – sont placés dans un récipient appelé alambic, qui possède à sa base une grille perforée au-dessous de laquelle on introduit de l’eau. Cette dernière est portée à ébullition; la vapeur obtenue traverse la masse de végétal et en entraîne les composants volatils, lesquels, mélangés à la vapeur d’eau, sont condensés dans un réfrigérant fixé à la sortie de l’alambic. On obtient ainsi un mélange hétérogène d’eau et d’essence que l’on fait passer dans un «séparateur florentin». L’opération que nous venons de décrire a subi de nombreux perfectionnements au cours des dernières décennies, dont notamment une restriction dans le col de cygne, à la sortie immédiate de l’alambic; cette restriction permet d’obtenir une augmentation de la pression et donc une élévation de la température d’ébullition de l’eau, ce qui facilite l’entraînement des composants peu volatils (essences de vétiver, d’iris, etc.). Le perfectionnement du procédé a porté également sur son automatisation.

Les huiles essentielles proviennent du monde entier. En France, le centre important de Montpellier a disparu depuis longtemps; seule la Provence, et Grasse en particulier, continue à développer une importante activité: lavande, lavandin, sauge sclarée, hysope, romarin, menthe poivrée, etc. On distille également à Grasse de grandes quantités d’huiles essentielles obtenues à partir de résines et de gommes importées: encens, myrrhe, opoponax, styrax, costus, iris, benjoin, ciste.

Huiles essentielles obtenues par expression . Alors que les huiles essentielles résultant de l’entraînement à la vapeur d’eau sont obtenues pratiquement à partir de toutes les parties de la plante, l’expression n’est effectuée que sur le péricarpe de certains fruits, en fait sur ceux de la famille des hespéridées.

Cette opération consiste à faire éclater par différents procédés les «poches» qui sont situées à la superficie de l’écorce de ces fruits et qui renferment l’huile essentielle (bergamote, orange bigarade, citron, pamplemousse, mandarine). L’essentiel de la production mondiale est assuré par la Calabre et la Sicile (bergamote, orange bigarade, citron, pamplemousse, mandarine). Les États-Unis (Floride et Californie) et le Brésil en particulier produisent aussi des quantités considérables d’huiles essentielles exprimées de Citrus (orange douce, pamplemousse [blanc et rose], tangérine, limette, citron).

Produits d’extraction

L’extraction des produits floraux par les solvants volatils a vu le jour à Grasse vers la fin du XIXe siècle. Depuis, de nombreuses usines se sont développées autour de ce procédé. Les solvants mis en œuvre sont le cyclohexane, qui a remplacé le benzène, des carbures aliphatiques: le butane, le pentane et surtout l’hexane (coupe pétrolière en C6), et l’anhydride carbonique à l’état supercritique. C’est précisément le développement de l’industrie pétrolière à la fin du siècle dernier qui a permis le développement rapide de ces méthodes d’extraction.

Les essences concrètes sont le résultat de l’extraction par les solvants de certains matériaux végétaux: fleurs (jasmin, rose, oranger, narcisse, tubéreuse, jonquille, mimosa, genêt, réséda, chèvrefeuille, etc.) ou partie aérienne de la plante (lavande, lavandin, sauge sclarée, verveine). L’aspect solide de ces produits leur a valu cette dénomination d’essences concrètes (en abrégé «concrètes»). Elles sont constituées par un mélange généralement homogène de cires (inodores) et de constituants odorants. Le traitement de ces concrètes par l’alcool éthylique permet de séparer ces deux parties en profitant du fait que, pratiquement, seuls les constituants odorants sont solubles dans l’alcool. L’élimination de l’alcool conduit aux essences absolues (ou simplement aux «absolues»). Ce sont ces dernières qui sont utilisées dans la parfumerie confectionnée.

À côté des fleurs, on traite également par les solvants volatils des produits végétaux secs comme les lichens, des gommes, des résines, etc. On obtient ainsi des produits appelés «résinoïdes». Ces derniers, bien qu’intervenant dans la préparation de compositions pour extraits, sont surtout utilisés dans la réalisation de compositions destinées à parfumer les savons. Au cours des dernières années, l’extraction assistée par ultrasons et par micro-ondes s’est développée en même temps que l’automatisation des procédés.

L’industrie des produits synthétiques et l’avenir

Le nombre des produits synthétiques, plusieurs milliers, est considérable, tout comme celui des méthodes utilisées pour les obtenir. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l’énorme développement de la chimie organique a donné une impulsion très forte à l’industrie des parfums en permettant d’intégrer de nouvelles substances dans les compositions parfumées. Nous en avons déjà indiqué quelques-unes: le salicylate d’amyle, les aldéhydes, les muscs, le terpinéol, etc. On peut essayer de classer les produits synthétiques en trois grandes catégories: les composés résultant de la chimie organique dite aromatique, les composés résultant d’hémisynthèses à partir des pinèdes, enfin les composés résultant de synthèses totales à partir de grands intermédiaires organiques industriels comme l’acétylène, l’acétone et l’isoprène.

En ce qui concerne les principaux composés résultant de la chimie organique aromatique, les chiffres de la consommation mondiale annuelle sont pour la vanilline d’environ 12 000 tonnes, pour l’acétate de benzyle de 5 580 tonnes, pour l’alcool phényléthylique de 7 000 tonnes.

Les hémisynthèses permettent d’obtenir un grand nombre de composés appelés terpénoïdes, tel le linalol, dont la consommation mondiale annuelle est de 5 900 tonnes. Elles sont réalisées principalement dans des usines situées aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon.

Les composés odorants résultant de synthèses totales à partir des grands intermédiaires organiques tels l’acétylène, l’isobutylène et l’isoprène sont sensiblement identiques à ceux qui résultent des hémisynthèses. Il s’agit également de terpénoïdes et dérivés: linalol, géraniol, nérol, citral, ionones, menthol lévogyre, etc. Les usines se trouvent au Japon, en Suisse et aux États-Unis. Les quantités de produits fabriqués par ces deux voies, très importantes, se chiffrent en dizaines de milliers de tonnes. Il faut dire que la production mondiale des composés chimiques odorants s’est située en 1992 à 120 000 tonnes.

Elle continuera à croître et justifiera les recherches entreprises pour trouver, par des méthodes nouvelles et rentables, de nouveaux composés. Les voies utilisant les méthodes biotechnologiques par bioconversions microbiologique et enzymatique constituent une alternative riche de possibilités se substituant ou prenant le relais des voies qui font intervenir les méthodes de la chimie organique. Parmi les composés chimiques odorants découverts depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, citons le lilial (1958), le lyral (1960), le tonalide (1954), le galaxolide (1962), l’hédione (1960)..., dont la production mondiale annuelle est pour chacun d’entre eux égale ou supérieure à 1 000 tonnes. En France, le chiffre d’affaires pour la parfumerie alcoolique s’est élevé à 16,134 milliards de francs pour l’année 1992 dont 10,505 pour l’exportation et 5,629 pour la France (cf. tabl. 1, 2 et 3).

L’industrie française des matières premières servant à confectionner les parfums emploie actuellement 5 800 personnes dont 2 850 à Grasse et ses environs. Le chiffre d’affaires des industries de l’aromatique pour la France s’est élevé en 1990 à plus de 6 milliards de francs pour soixante-dix entreprises dont trente à Grasse. Ce chiffre d’affaires se décompose en 4 milliards pour la parfumerie et 2 milliards pour les arômes, Grasse représentant à elle seule 50 p. 100 de cette activité. La France importe de nombreuses huiles essentielles provenant de pays en développement. Par exemple, les principaux pays producteurs de la citronnelle sont Java, le Sri Lanka, le Guatemala; le lemongrass vient des Indes; le Litsea cubeba de Chine; la Mentha arvensis de Chine et du Brésil; le géranium de la Réunion et de l’Égypte; le bois de rose du Brésil; la rose de Turquie, de Bulgarie et du Maroc; le jasmin d’Égypte et de l’Inde; le vétiver de la Réunion, de Java, de Haïti et du Brésil; l’ylang-ylang de Madagascar et des Comores, etc.

L’utilisation de ces huiles essentielles en l’état ou sous forme d’isolats et dérivés ajoutés aux produits odorants fournis par les hémisynthèses et la synthèse totale dans les parfums se traduit par une balance commerciale largement bénéficiaire puisque sur la totalité des produits de beauté la France a exporté 45,6 p. 100 de parfums dans le monde entier (cf. tabl. 4), essentiellement aux États-Unis, en Europe, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. Un fléchissement des exportations s’est produit au cours de l’année 1991 sur les marchés de l’Est et du Japon.

On peut estimer qu’en 1990 le chiffre d’affaires mondial des industries de l’aromatique (parfumerie et arômes) a été d’environ 10 milliards de dollars. Quant au marché des produits finis – parfums et cosmétiques –, le chiffre d’affaires a été estimé à 30 milliards de dollars. Par rapport à l’année 1978, c’est-à-dire douze ans en arrière, ce chiffre a été multiplié par trois.

En 1964, la Communauté européenne a créé un comité de liaison entre les différents syndicats professionnels européens de la parfumerie. Cet organisme, appelé Colipa, a pour but d’étudier l’uniformisation de l’ensemble des différents règlements déjà adoptés dans les pays de la Communauté et relatifs aux produits de parfumerie et aux cosmétiques. À la même époque (1966), aux États-Unis, l’ensemble des fabricants de matières premières, regroupés au sein de l’E.O.A. (Essential Oil Association), ont été amenés à créer un organisme appelé R.I.F.M. (Research Institute for Fragrances Material). Cet institut est financé uniquement par l’industrie, mais sa mission reste neutre, et la conclusion de ses études est présentée en toute indépendance. Cet institut a pour objet d’étudier systématiquement les matières premières, naturelles et synthétiques, utilisées dans l’industrie de la parfumerie. Il en établit éventuellement les propriétés toxicologiques et dermatologiques par des études spécialisées, par la mise au point des tests nécessaires et par la sélection des matières premières.

À la suite d’accidents graves, d’origine strictement humaine, et qu’aucun règlement, à vrai dire, n’aurait pu prévenir, un grand nombre de syndicats professionnels ont décidé, en octobre 1973, de créer l’Ifra (International Fragrance Association). Cet organisme, dont le siège est à Genève, établit et publie des directives sur l’utilisation sans danger des matières premières pour la parfumerie. Il s’est également préoccupé, dès sa fondation, de mettre au point et de diffuser un code des bons usages, véritable charte déontologique de la profession.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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